Le Sommet des Nations Unies sur les océans s'est ouvert lundi à Nice, en France. Le président français Emmanuel Macron a prononcé un discours lors de la cérémonie d'ouverture. Il a souligné : « Les fonds marins ne sont pas une marchandise, et le Groenland non plus. » La conférence a réuni une soixantaine de chefs d'État et de gouvernement. Macron a repris la parole à 20 heures ce jour-là, appelant la communauté internationale à se mobiliser pour la protection des océans.
Ouverture du Sommet mondial sur les océans
Le lundi 9 juin, Macron a réuni environ 63 chefs d'État et de gouvernement à Nice, en France, pour un sommet axé sur la « mobilisation », avec notamment des appels à l'interdiction du chalutage en haute mer et au renforcement de la protection des aires marines protégées dans le monde.
Dans son discours d'ouverture de la conférence internationale, Macron a souligné que le Groenland, qu'il visitera ce week-end et qui a été jusqu'à présent convoité par l'administration Trump, n'est pas à vendre.
"Les grands fonds marins ne sont pas une marchandise, le Groenland n'est pas une marchandise, l'Antarctique et la haute mer ne sont pas des marchandises", a déclaré fermement le président français.
Macron appelle à une mobilisation mondiale pour protéger les « océans en ébullition »
« Les profondeurs marines ne peuvent pas être le Far West » (Lawless)
Plus de 60 chefs d'État et de gouvernement, dont de nombreux du Pacifique et d'Amérique latine, se sont réunis sur la Côte d'Azur pour la troisième conférence internationale visant à mieux protéger les océans, en mettant l'accent sur les mers surchauffées, polluées et surexploitées.
Le président français a souligné : « Notre première réponse est le multilatéralisme. » Il a réitéré : « Les grands fonds marins ne sont pas une marchandise, le Groenland n'est pas une marchandise, l'Antarctique n'est pas une marchandise et la haute mer n'est pas une marchandise. » Ces propos visent clairement les propos expansionnistes du président américain.
Macron a réitéré son appel à un moratoire sur l'exploitation minière en eaux profondes, un appel auquel s'est joint le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a souligné la nécessité de respecter le droit international.
« Les profondeurs marines ne peuvent pas devenir le Far West », a déclaré Guterres, faisant référence au projet de l’administration Trump de lancer unilatéralement l’exploitation minière du nickel et d’autres métaux essentiels dans les hautes mers de l’océan Pacifique.
Le président brésilien Lula a également déclaré : « Nous voyons désormais l'ombre de l'unilatéralisme planer sur l'océan. Nous ne pouvons pas laisser l'océan subir le même sort que le commerce international. » Il a appelé l'Autorité internationale des fonds marins à prendre des « mesures concrètes » pour mettre fin à la « course au pillage » des métaux critiques.
Le Traité sur la haute mer sera officiellement mis en œuvre
Le président français a également confirmé que le Traité sur la haute mer aurait suffisamment de ratifications pour entrer en vigueur, annonçant que plusieurs autres pays se sont engagés à y adhérer, portant le nombre de ratifications à au moins 60.
Macron a déclaré : « Au cours des dernières heures, une cinquantaine de pays ont officiellement soumis leurs documents de ratification, et 15 pays se sont clairement engagés à adhérer. » Il a ajouté : « Cela signifie qu'un accord politique a été trouvé et nous pouvons confirmer que ce « Traité sur la haute mer » sera véritablement mis en œuvre. C'est une victoire. » Il n'a toutefois pas précisé de calendrier précis.
Le traité doit être signé en 2023 et entrera en vigueur 120 jours après que le 60e pays aura achevé sa ratification, un objectif que la France espérait atteindre avant le sommet de Nice.
De nombreux pays pourraient profiter de ce sommet pour annoncer la création de nouvelles zones marines protégées ou interdire certaines méthodes de pêche dans certaines zones, comme le chalutage en haute mer.
La France a annoncé samedi, via un discours de Macron, qu'elle allait restreindre le chalutage de fond dans ses réserves marines pour protéger les fonds marins, mais la décision n'a pas convaincu les associations environnementales, qui ont critiqué la mesure comme « manquant d'ambition ».
Le gouvernement britannique devrait annoncer lundi son intention d'interdire le chalutage de fond dans 41 zones marines protégées, soit une superficie totale de 30 000 kilomètres carrés. Si cette mesure est mise en œuvre, la moitié des réserves marines du Royaume-Uni seront interdites au chalutage de fond.