Au premier trimestre 2025, le PIB de la zone euro a augmenté de 0,3%, avec une forte croissance en Irlande et en Espagne. La croissance de l’emploi a été de 0,3%, dépassant les attentes. La production industrielle a bondi de 2,61 % en mars, soit le rythme le plus rapide en cinq ans.
L'économie de la zone euro a progressé de 0,31% en glissement trimestriel au premier trimestre 2025, selon la deuxième estimation publiée jeudi par Eurostat.
Il s’agit d’un rythme légèrement plus rapide que le taux de croissance de 0,2% au quatrième trimestre 2024, mais d’une légère révision à la baisse par rapport à la valeur initiale de 0,4%. Le PIB de la zone euro a progressé à un taux annualisé de 1,21%, conformément aux prévisions précédentes et aux attentes des économistes.
Parmi les États membres pour lesquels des données étaient disponibles, l’Irlande a enregistré le taux de croissance trimestriel le plus élevé, soit 3,2%. L'Espagne a une fois de plus fait preuve de résilience parmi les principales économies, avec un taux de croissance de 0,6%, devant l'Italie (0,3%), l'Allemagne (0,2%) et la France (0,1%).
En revanche, les économies du Portugal (-0,5%) et de la Slovénie (-0,8%) ont reculé.
La croissance de l'emploi s'est accélérée et la production industrielle a augmenté
Les conditions du marché du travail semblent s’améliorer, le taux d’emploi de la zone euro ayant augmenté de 0,31 % en glissement mensuel au cours des trois premiers mois de cette année.
L'augmentation a dépassé les attentes et le gain du trimestre précédent de 0,1%. Sur une base annualisée, l'emploi a augmenté de 0,8%, conformément aux attentes du consensus du marché.
La bonne performance de la production industrielle confirme encore davantage la dynamique de la croissance économique. En mars, la production industrielle de la zone euro a augmenté de 2,61 % en glissement mensuel, soit la plus forte hausse mensuelle depuis novembre 2020. Les données ont dépassé les attentes d'une hausse de 1,8%, tandis que la hausse de février a été révisée à la baisse à 1,1%.
Les données d'Eurostat ont montré une forte croissance mensuelle de la production de biens d'équipement (3,2%), de biens de consommation durables (3,1%) et de biens de consommation non durables (2,3%). La production de produits intermédiaires a légèrement augmenté, de 0,6%, tandis que la production d'énergie a diminué de 0,5%.
Parmi les États membres de l’UE, l’Irlande a été en tête en termes de croissance de la production industrielle, avec une augmentation de 14,61 TP3T, suivie de Malte (4,41 TP3T) et de la Finlande (3,51 TP3T). Parallèlement, la production a diminué au Luxembourg (-6,31 TP3T), au Danemark et en Grèce (tous deux -4,61 TP3T) et au Portugal (-4,01 TP3T).
Sur une base annualisée, la production industrielle de la zone euro a augmenté de 3,61 %, soit le taux de croissance le plus élevé depuis 2022.
Le rebond industriel de mars peut être attribué à deux facteurs clés : l’annonce par l’Allemagne d’un plan de relance budgétaire de 800 milliards d’euros axé sur la défense et l’industrie manufacturière, et une augmentation préventive des exportations européennes vers les États-Unis avant l’augmentation attendue des tarifs douaniers dans le cadre des politiques commerciales proposées par Donald Trump.
Réactions mitigées du marché
L'euro a progressé jeudi après la publication des données économiques, l'euro dépassant 1,12 face au dollar, récupérant ainsi les pertes hebdomadaires précédentes.
Les marchés obligataires sont restés stables, les rendements des obligations allemandes à 10 ans oscillant autour de 2,67% et les rendements des obligations Schatz à deux ans chutant légèrement à 1,91%.
Les actions européennes ont été faibles après une semaine de gains solides, les bénéfices mitigés des entreprises ayant freiné le sentiment des investisseurs.
L'indice Stoxx 50 de la zone euro a chuté de 1,1% en début de séance, plombé par la mauvaise performance de plusieurs grandes entreprises. Les actions de Siemens ont chuté de 2,41% après que le géant de l'ingénierie a déclaré que l'incertitude dans l'environnement économique avait augmenté et a réitéré ses perspectives de bénéfices pour l'ensemble de l'année. Allianz Insurance a également chuté de 2,5% en raison de résultats financiers plus faibles que prévu.
Les actions des produits de luxe ont continué de chuter en raison des inquiétudes concernant le ralentissement de la demande en Chine. Kering a perdu 3,9% et LVMH a perdu 2,4%, poursuivant ainsi le récent déclin de l'ensemble de l'industrie du luxe.