Dans l'après-midi du 22 mai, le président chinois Xi Jinping s'est entretenu par téléphone avec le président français Emmanuel Macron, à la demande de ce dernier. Cette annonce intervient avant la visite de plusieurs jours de Macron en Asie du Sud-Est (Vietnam, Indonésie, Singapour) ce samedi. Le président français Emmanuel Macron a également salué l'accord entre les deux parties pour « faire avancer le dossier du cognac dans les meilleurs délais ».
Xi Jinping a pour sa part appelé Macron à « défendre conjointement les règles du commerce international ». Selon le média officiel chinois CCTV, Xi Jinping a déclaré lors de l'appel que les deux parties devraient « défendre conjointement les règles du commerce international et l'ordre économique mondial et pratiquer un véritable multilatéralisme ».
Pékin veut « travailler main dans la main avec l’Europe »
Xi Jinping a également déclaré que la Chine était « disposée à travailler avec l'Europe pour relever les défis mondiaux et s'efforcer d'apporter davantage de résultats gagnant-gagnant aux deux parties et au monde ».
Selon l'agence de presse Xinhua, Xi Jinping a souligné que lors de ma visite en France en mai dernier, les deux parties ont convenu de faire progresser l'esprit d'indépendance, de compréhension mutuelle, de prévoyance, de bénéfice mutuel et de coopération gagnant-gagnant dans l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et de leur donner de nouvelles connotations contemporaines. Depuis lors, la coopération sino-française a connu de nombreux nouveaux progrès. Les deux parties devraient renforcer la communication stratégique et parvenir à un consensus. Saisir l’opportunité d’approfondir la coopération dans les domaines traditionnels tels que l’investissement, l’aérospatiale et l’énergie nucléaire, et d’élargir la coopération dans les domaines émergents tels que le numérique, l’économie verte, la biomédecine et l’économie des seniors. Renforcer les échanges culturels et promouvoir l’amitié entre les peuples.
Xi Jinping a souligné que cette année marquait le 80e anniversaire de la victoire de la guerre mondiale antifasciste et de la fondation des Nations Unies. La Chine et la France, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et grands pays indépendants, sont les créateurs et les bâtisseurs de l’ordre international d’après-guerre. Ils doivent renforcer l’unité et la coopération, préserver conjointement l’autorité et le statut des Nations Unies, défendre les règles du commerce international et l’ordre économique mondial, et pratiquer un véritable multilatéralisme. Plus la situation internationale est complexe, plus la Chine et la France doivent faire des choix stratégiques corrects et devenir ensemble une force fiable dans le maintien de l’ordre international, une force ouverte dans la promotion de la croissance mondiale et une force progressiste dans la conduite de la coopération multilatérale.
Xi Jinping a souligné que la Chine a toujours considéré l'Europe comme un pôle indépendant dans un monde multipolaire, et soutient l'UE dans le renforcement de son autonomie stratégique et dans la nécessité de jouer un rôle plus important dans les affaires internationales. La Chine est prête à travailler avec l’UE pour relever les défis mondiaux et obtenir davantage de résultats qui profiteront aux deux parties et au monde.
Macron a déclaré que les relations entre la France et la Chine et entre l'Europe et la Chine sont d'une importance vitale et d'une portée mondiale. Quelle que soit l'évolution de la situation internationale, la position de la France, qui attache une grande importance aux relations avec la Chine et adhère fermement au principe d'une seule Chine, ne changera en rien. Nous sommes disposés à renforcer la coopération pratique avec la Chine dans les domaines économique, commercial, d'investissement et divers autres, à maintenir la bonne dynamique de développement des relations bilatérales et à promouvoir un plus grand développement des relations franco-chinoises. Face à une situation internationale en rapide évolution, la France est disposée à renforcer la communication et la coordination avec la Chine sur les questions majeures, à assumer les responsabilités d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, à prévenir l'escalade et le débordement des questions brûlantes et à maintenir conjointement la paix et la stabilité mondiales et régionales. L’Europe et la Chine devraient renforcer davantage la communication et le dialogue pour préserver leurs intérêts communs.
Macron veut des « conditions de concurrence équitables » pour les entreprises françaises et chinoises
Le journal français LeParisien a rapporté qu'après l'appel, Macron a déclaré : « La France espère continuer à établir des relations économiques et commerciales solides avec la Chine. » « Dans ce cadre, les investissements chinois sont les bienvenus en France. Mais nos entreprises doivent bénéficier de conditions de concurrence équitables dans les deux pays. C'est un enjeu fondamental », a-t-il souligné sur le réseau social X. « Nous sommes tous convenus d'avancer au plus vite sur le dossier du cognac, qui est d'une importance vitale pour nos producteurs », a ajouté le président français.
Les deux chefs d'État ont également eu un échange de vues approfondi sur des questions internationales et régionales d'intérêt commun, telles que la crise ukrainienne, le conflit israélo-palestinien et la question nucléaire iranienne.
Concernant l'Ukraine, Macron a déclaré que lui et Xi «partagent le même objectif concernant la guerre menée par la Russie», à savoir «parvenir à une paix durable et solide, qui commence par un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel».
Concernant le Moyen-Orient, Macron a ajouté : « Nous travaillerons avec la Chine pour préparer la conférence de paix à deux États qui se tiendra à New York en juin, et que la France coprésidera avec l'Arabie saoudite. » Lundi, le président français a publié une déclaration conjointe avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et le Premier ministre canadien Mark Carney, exprimant la « détermination des trois pays à reconnaître l'État de Palestine » et leur « volonté de travailler avec d'autres pays pour promouvoir cet objectif ».